Vit et travaille à Paris. Diplômée des Ecoles Supérieurs des Beaux-Arts de Quimper et de Cherbourg, Mathilde Porée se fraie un chemin sur la scène artistique contemporaine accumulant les expositions collectives, en festivals et en galeries.​



Série Poussière

Marcher, regarder, déambuler, ramasser, collectionner, garder, conserver, empiler, tout garder, et tout recracher. C’est à l’extérieur que je trouve mes sujets. Au coin d’une rue, dans un jardin, dans une forêt. C’est par terre, le plus souvent devant mes pieds, ou à côté que je trouve ce qui est en train de disparaître, ce qui est abandonné. Alors je cueille pour pouvoir redessiner, mettre en scène d’autres narrations, d’autres histoires.

Dessinés, photographiés, sculptés, filmés, imaginés, tous doivent être conservés, reportés. Cet exercice d’accumulation et de retranscription est un rituel qui m’aide à m’interroger sur la valeur affective des éléments, sur l’obsession de vouloir tout posséder mais aussi de montrer ces choses insignifiantes, ces petites ou grandes disparitions, qui ont souvent plus de conséquences qu’on ne pourrait le croire. Ces éléments, souvent d’origines naturelles ou animales deviennent alors un pigment au sein d’une composition, une forme, une idée.

Poussière fait partie de ce rituel. Elle est la mise en scène d’une collection de papillons, de guêpes, de bourdons, de noix, de mouches, de résidus.Tous pollinisateurs ou presque, ces petites bêtes sont assemblées, superposées, retournées, idéalisées. Tous dans un œuf, une sorte d’ode à la renaissance et à tout ce qu’il y a de précieux et d’invisible, magique.